
Asie du Sud-Est







Journal de bord
Kuala Lumpur
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Notre séjour en Asie du sud-est commence par quelque jour dans Kuala Lumpur, plaque tournante du trafic aérien asiatique. Le fait est que, contrairement à nos attentes, la ville est plutôt calme et le centre-ville à taille humaine. A Kuala Lumpur, les chinois (40%), les indiens (10%) et les malaisiens se côtoient au quotidien dans une ambiance cordiale. Les Petronas Towers, tours jumelles hautes de 452m, dominent la ville et le quartier des affaires où d’autres building s’agglutinent comme pour se tenir chaud. Ce quartier regorge de centre hyper commercial rassemblant une myriade de magasin de luxe. A leur centre nous découvrons, stupéfaits, un arbre de Noel géant et trois montgolfières accrochées au plafond. Un peu à l’écart, on trouve les quartiers chinois et indiens où les stands de contrefaçons et les petits restaurants envahissent les trottoirs et débordent sur les routes. Les restaurants et sucreries indiennes seront notre coup de cœur tout comme le métro aérien. Nous passons dans un parc hors de la ville et la vue sur les buildings est surprenante. Les marchés font aussi notre bonheur par les pigments colorés des étals de fruits et légumes et les devantures peu ragoutantes des boucheries. Du côté de la religion et de l’art, nous visitons un magnifique temple bouddhiste en périphérie de la ville. Saisissant contraste entre une religion millénaire et la pointe du développement capitaliste. Nous passons évidement quelques instants au Batu Caves, vastes (très vastes) grottes dans lesquelles sont érigés des temples hindouistes. Les 4 jours que nous passons dans cette capitale sont très intéressant et surprenant. Direction le Cambodge à présent !
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Cambodge
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Après quelques heures de vol au-dessus des îles, certaines éventrées par l’industrie et d’autres recouvertes de palmiers servant à la production d’huile de palme, nous arrivons à Phnom Phen, la capitale du Cambodge. Dire que les douaniers étaient peu sympathiques serait un euphémisme. Pas un sourire, rien. Nous prenons un tuk-tuk pour rejoindre notre auberge d’où nous aurons la surprise de surplomber le Mékong. Nous nous baladons dans le marché de nuit et baignons dans l’atmosphère d’une authentique ville asiatique. Les rues sont bondées de monde, encombrées de vendeurs ambulants dont les cris recouvrent les klaxons des véhicules qui se démènent dans une circulation chaotique. Le lever de soleil sur le Mékong est splendide, nous visitons la ville et ses richesses puis directions le coiffeur/barbier, étape nécessaire à ce stade du voyage. Résultat en photo, à découvrir. Le lendemain direction Battambang et sa campagne. Nous louons deux scooters et sur deux jours nous découvrons les temples de la région, ses habitants et ses grottes. Nous nous arrêtons dans une école cambodgienne pour voir les écoliers et essayer de leur raconter un peu ce que nous faisons. Ils sont éduqués de manière assez militaire et on ne leur enseigne que l’anglais à un rythme que nous jugeons assez lent. Cependant leur accueil est incroyable, ils se pressent autour de nous, si bien qu’accroupis nous disparaissons sous les petits garçons et petites filles. Les enseignants sont très contents de nous accueillir et la directrice nous fait visiter plusieurs classes. Un soir, nous rencontrons Nita, une petite fille de 13 ans, brillante et extrêmement mature pour son âge, dont nous avons dressé le portrait.
Nous quittons Battambang pour Siem Reap et les temples d’Angkor, clou de ce séjour au pays des khmers. Datant du douzième siècle, cet ensemble de temples sont une réalisation de l’empire Khmer qui dominait la région à l’époque. Un petit pass de trois jours et des vélos nous permettrons de découvrir la cité. Malgré un tourisme de masse abusif sur les principaux temples et l’organisation événements sportifs sur le site (au patrimoine mondial de l’UNESCO) nous apprécions grandement les lieux plus tranquilles, quasiment déserts au lever du jour. Et oui, réveil 4h30 tous les matins. Enfin, toute cette étape sera détaillée dans un article car il y a beaucoup à dire.
Siem Reap est une petite ville traversée par plusieurs pont décorés de lumière et les nuits y sont très animées. Nous visitons un centre d’artisanat dont la fonction est de faire perdurer le savoir-faire en termes de sculpture (bois et pierre), gravure, peinture, orfèvrerie et broderie. Nous les observons à l’œuvre et ils sont aussi patients que talentueux. Notre séjour au Cambodge s’achève sur cette superbe expérience.
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Laos
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Nous passons la frontière vers le Laos avec quelques incompréhensions. On nous parle de taxes, on peut passer à pied ou dans le bus… Bref, au final les agents de la compagnie de bus s’occupent de tout à notre place, nous n’avons pas vu le moindre douaniers ou laotiens travaillant à la frontière, assez étrange si l’on compare notre arrivée en avion à Phnom Penh où avec des personnes très froides disons-le, nous avions eu le droit à la totale avec prise d’empreintes, photos etc.
Nous arrivons aux 4000 îles en fin de journée, de nuit, en bateau vers Don Det. La traversée de nuit sous les étoiles fût courte mais très sympathique. Le lendemain nous décidons de visiter Don Det et sa voisine Don Khon à vélo. Les deux îles sont faites de petits sentiers où les voitures ne peuvent séjourner, le calme règne donc. On pédale au milieu des buffles qui profitent de la boue ou du Mékong, et des enfants qui ne peuvent s’empêcher de nous crier des « Sabaidee » (bonjour en laotien) à chaque fois qu’on les croise. On observe les jeunes habitants de l’île jouer au « sepak takraw », sport très populaire qui mixe le volley et le foot (sorte de tennis ballon pour les footeux), avec une balle en rotin tressé de la taille de celle utilisée au handball. On passe par deux cascades sympathiques mais sans plus et buvons nos jus de fruits dans un petit restaurant offrant un joli panorama avec le coucher du soleil. Le lendemain nous décidons de rejoindre en bateau la plus grande île, Don Khong. La balade à bateau dura 2 heures sur le Mékong au milieu des touffes dépassant de la surface. En arrivant, nous savions qu’il y avait une compétition de bateau à rame. Les équipages sont impressionnants (une vingtaine de personnes le composant), et hurlent en rythme pour maintenir tempo et la vitesse. Du coup la ville où nous logeons, qui est la principale de l’île, déborde de laotiens, qui s’étonnent de voir des gens aussi grands ! Ils sont éblouis par notre taille, car ils doivent venir de village peu touristique de la région. Nous en faisons le tour quasi complet (40 kms sur des vélos de ville), et en sommes assez déçus car moins belle que les autres. On a quand même été invité à jouer à la pétanque et boire de la Lao Beer à 10h du matin sur deux terrains et avec des enceintes énormes crachant la musique laotienne à fond la baraque. Nous quittons les 4000 îles pour aller à Paksé le lendemain.
Nous avons réalisé une boucle de 4 jours de ballades en motos sur le plateau des Bolovens depuis Pakse. C'était super. On a loué deux semi-automatiques pour 110000 kip la journée (11€) et on est parti en vadrouille. On a fait une dizaine de cascades dont Tad Fane, la plus haute du Laos. Se retrouver à contempler 120m de vide depuis l'aplomb de la cascade ça marque ! On s'en souviendra de celle-ci (et bien sûr de toutes les autres, Tad Champi et Tad Jarou Halang en tête !). On a visité des plantations de café (le café des Bolovens est apparemment l'un des meilleurs du monde), de thé (le thé blanc laotien est un régal), une magnanerie (élevage des vers à soie) et un village ethnique... particulier. Coupé du Laos et du monde par ses traditions, le village de Katu a été un choc pour nous : voir des enfants de 3 ans fumer du tabac dans des bangs de bambous de leur taille est affreusement marquant. Savoir que des fillettes de 9 ans sont mariées à des hommes, polygames, de 45 ans l'est tout autant. La quantité de connaissances botaniques et médicales accumulées par ces gens est aussi marquante. On a eu l'impression que chaque brin d'herbe avait son utilité (sans parler des dizaines d'usages que l'on peut trouver au café !).
C'était vraiment une boucle que l'on recommande. Maintenant on s'apprête à faire la boucle de Thakek après un bus de nuit un peu fatiguant.
Nous partons tôt, les paysages sont tout de suite fantastiques. Des pains de sucre escarpés s’élèvent au-dessus des plaines blondes de paille. La roche noire envahit par la jungle, quand la pente des falaises le permet, offre un contraste saisissant. Nous traversons cette vallée balayée par un vent violent et glacial, puis atteignons un plateau où trône un immense lac. Nous passons une nuit au bord de ce lac à admirer le coucher de soleil, jouer à la pétanque et profiter d’un barbecue et d’un bon feu de camp. Le lendemain, nous serpentons entre une forêt d’arbres morts car les eaux de ce même lac ont envahi une partie de la forêt. C’est un paysage très insolite car seuls les troncs blanc et dénudés s’étendent à l’horizon. Paksé est connue pour ses cascades, Thakhek pour ses grottes. Notre premier arrêt est surprenant, une immense grotte, hors du monde s’offre à nous. Nous sommes seuls, pas d’aménagement, rien d’humain. Par le trou béant de l’entrée le soleil matinal éclaire les formations calcaires qui brillent gracieusement. La grotte de Konglor, longue de 7km sera aussi une expérience formidable. Nous déambulons en bateau, lampe frontale sur la tête, dans cette immense cavité haute par endroit d’une bonne trentaine de mètres. Des stalactites immenses descendent du plafond et semble tenir par miracle. Les nuits sont vraiment froides, les laotiens sont en doudoune et nous aussi. Bien qu’un des scooters nous pose des problèmes mécaniques (nous roulons sans frein arrière), nous parvenons à achever les 500km de route de la boucle (que nous faisons qu’à moitié). Nous nous arrêtons sur le retour pour une petite après-midi d’escalade sur ces falaises majestueuses, puis nous revoilà à Thakhek. Les jours passent à une vitesse folle.
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Benjamin, Quentin & Kévin