Meditation Game

Nous sommes arrivés en Thaïlande avec au moins un objectif : faire une retraite de 4 jours dans un temple bouddhiste afin d'y apprendre les bases de la méditation. Après avoir visité les alentours de Chiang Rai, nous nous sommes dirigés vers Chiang Mai où plusieurs temples proposent ce genre d'exercice. La ville de Chiang Mai nous a assez déçu (autant que le dernier volet de Star Wars d'ailleurs) par sa surabondance de restaurants, d’hôtels, d'agence de voyage et de magasins pour touristes, sans parler des Wat qui servent de parking pour les habitants. Une vraie désillusion.

Nous jetons notre dévolu sur le Wat Umong, un peu à l'écart de la ville en théorie. En pratique, on entendait les avions décoller et atterrir, les minibus (pas tant que ça mais quand même) de touristes empruntaient une petite route passant au milieu du centre de méditation. Bref, pas super comme première approche. Nous revêtons les habits blancs, obligatoires, que nous avons achetés au marché de Chiang Mai et un moine nous présente notre suite. Il y a deux petits bâtiments, un pour les hommes et un pour les femmes, où sont disposées des chambres de 3,5m² au mobilier très réduit (avec Quentin on a dû dormir en diagonale). Un tapis un peu épais gît sur le sol accompagné d'une fine couverture et d'un coussin. Les nuits ne sont pas très confortables, en plus d'être courtes et en pointillés (les chiens aiment se battre à 2h du matin sous nos fenêtres).

Mais rentrons dans le vif du sujet. Les "règles", qui sont plus des conseils, pour que le séjour soit le plus bénéfique possible requièrent de ne pas parler, de ne pas se divertir, ne pas tuer (même les moustiques ! Ils sont fous les mecs, c'était la guerre tous les soirs) et ne pas manger après le repas de midi. Nous avons plus ou moins respecté ces règles, en tout cas se séparer du portable fait beaucoup de bien. Au total nous étions une dizaine, notre emploi du temps commençait par un réveil à 5h du matin pour méditer (prendre une douche s'avère être un impératif pour ne pas s'endormir assis), ensuite nous balayons l'enceinte du temple, puis vient le petit déjeuner à 7h. Après avoir fait la vaisselle, nous nous reposons jusqu'au cours de méditation du matin qui se terminait par le déjeuner de 11h, dernier repas de la journée (ça c'était dur). Nous continuons la journée par du repos (sieste), méditation libre, balayage, repos et cours de méditation du soir à la bougie.

La corvée de balayage, technique incroyable de Kévin (ils voulaient pas qu'il parte à la fin tellement il était efficace)

Les séances de méditation se déroulaient dans la forêt, sur des ruines d'anciens temples et c'était vraiment l'endroit approprié pour se détendre et se concentrer. Tôt le matin, le temple principal était désert et on pouvait méditer seul au clair de lune jusqu'à l'aube dans un calme quasi-absolu, ce qui est à la fois apaisant et étrange. Au cours des leçons, on nous apprit plusieurs méthodes de méditation. Dans un premier temps, la méditation en tailleur. On nous initia à deux techniques : la concentration sur la respiration et la visualisation d’une boule de cristal. Une forme de méditation plus dynamique consiste à méditer en marchant, pied nu, très lentement (on mettait parfois 30mins pour faire 100m). La leçon du soir était souvent la meilleure car nous étions plus réveillés et parce que le maitre guidait la séance, ce qui permet de rester concentré.

Spiritualité et concentration

C’est une expérience très personnelle à vivre et à ressentir donc nous ne l’avons pas vécu de la même manière. Pour ma part, je garde la méditation comme un moyen de gérer le stress, la colère et autres émotions négatives. J’ai beaucoup apprécié la paix intérieure qu’elle permet d’atteindre ainsi que le fait de se recentrer sur le moment présent. Car la base de la méditation en pleine conscience, c’est de se concentrer sur le moment présent, pas sur les attentes du futur ou les souvenirs du passé, mais sur le présent.

J’avoue avoir passé plus de temps à regarder les nuages, allongé par terre qu’à méditer à proprement dit. Cependant, prendre le temps de prendre le temps au milieu d’un voyage comme le nôtre c’est une pause nécessaire et régénératrice pour repartir à l’aventure. C’est une expérience qui ne plaira pas à tout le monde, mais je la recommande ne serait-ce que pour son originalité. De plus, on peut en tirer de grands enseignements car on ne peut plus se fuir, il n’y a rien à faire, on est seul avec soi-même.

Repos après... le repos

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