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Nepal

Journal de bord

Attentes

 

Quand nous avions prévu notre voyage, on s'était dit direct "Il faut qu'on passe par le Népal !". Cette destination a une aisance déconcertante à exciter l'imaginaire. Katmandou se laisse rêver et se laisse imaginer sans aucune gêne. Nous avions tous des idées différentes de ce que serait la ville. Pour l'un elle était restée dans les années 70, accueillant à bras ouvert, pêle-mêle des excentriques, des perdus, des drogués et des hippies. Pour le second un lieu important de culte et une ville remplie de temples. Quant au dernier, il ne s'était pas projeté, préférant découvrir le vrai visage de la ville en y débarquant.

Le Népal quant à lui était plus secret pour nous. Par choix, nous avions décidé de conserver la chappe de mystère dont ce pays était recouvert. Nous avons donc choisi notre trek avec un minimum de recherche en nous basant sur les conseils d'un français habitué du Népal et de ses chemins de randonnées.

L'arrivée

Notre arrivée à Katmandou, grâce à l’accueil de Rajan, se fait en douceur. Il nous amène à Thamel, le quartier touristique de la ville où il nous a réservé notre hôtel. L’ambiance, populaire et bruyante, entre touristes, népalais scooter et tuk-tuk, nous plaît mais nous devinons que ce n’est là qu’un des nombreux visages du Népal et rapidement nous changeons d’hôtel pour un autre, plus simple (moins cher) et plus « backpackers » bien que nous restions à Thamel. Nous séjournons 3 jours à Katmandou avant de commencer notre trek à l’occasion d’une fête hindouiste qui s’étale sur plusieurs jours. Rajan profitera de l’occasion pour nous inviter chez lui et nous faire goûter notre premier Dhal Bhat (et ils seront nombreux) du voyage. Nous déambulons dans les rues sales et animées de la capitale où se côtoient mendiants, passants, vendeurs de rue, boucheries à ciel ouvert et étals de fruits et légumes. Tout se mélange et se fond dans une atmosphère unique et dépaysante. Les incontournables de la ville ne sont pas contournés, les stupas Bouddhistes et autres merveilles comme le Pashupatinath où sont organisés les crémations des corps hindouistes. Le dernier jour, Rajan nous présente Jangbu Sherpa, l’homme qui fût notre guide pendant les 16 jours du trek.

Le lendemain, avec Jangbu et Pasang (notre porteur) nous quittons la ville dans un bus local rempli à ras bord, pour un trajet de huit heures sur une route chaotique ! L’aventure et ce tour du monde commencent par 16 jours dans les Annapurnas.

Le trek

 

L’expérience se révèle tout bonnement incroyable, le dépaysement total… ou presque ! En effet, certaines parties se révèleront plus familières que d’autres. La diversité de paysage que l’on découvre est difficilement imaginable. Nous commençons par marcher dans une jungle dense et humide, qui nous semble survivre, isolée depuis des temps préhistoriques. Au-dessus de nos têtes, le long des crêtes situées 2000m plus haut, des palmiers se découpent sur le ciel bleu. Deux jours après nous randonnons à travers les Alpes françaises et le lendemain dans les forêts de conifères du Montana. Pendant ces 16 jours nous traversons aussi des zones arides qui nous envoient aux Etats-Unis dans la Death Valley et des paysages de roches incarnates et sableuses, dont la pluie a sculpté les formes au fil des siècles. Ce n’est que sur quelques jours que nous voyons les glaciers, la neige et les paysages auxquels nous nous attendions.

A partir de Manang, le spectacle devient quotidien. Pisang est un village magnifique, l’ascension jusqu’au lac Tilicho est merveilleusement difficile tout comme ce réveil à 3h du matin, à 5000m, pour franchir le Torong La Pass. Le lever de soleil à Poon Hill sur la chaine des Annapurnas est indescriptible et nous contemplons ces sommets une dernière fois avant de descendre jusqu’à Pokara. Cette ville est l’occasion de se reposer après le trek. Nous montons voir la World Peace Stupa, visitons le passionnant musée de la montagne et pagayons sur les eaux calmes du lac.

Réalité

Ce temps écoulé, nous retournons à Katmandou, 4 jours avant notre vol pour l’Indonésie, pour célébrer le Bhai Tika dans la famille de Rajan. Pendant cette cérémonie familiale qui se déroule à l’intérieur des maisons, nous nous ferons à tour de rôle bénir par la femme de Rajan et nous repartirons, après le meilleur Dhal Bhat du séjour, avec une tika à 7 couleurs sur le front ! La veille du grand départ, c’est vers Bhaktapur, ancienne capitale du Népal que nous irons. Cet antique centre historique du pays s’élève et dresse ses édifices comme un pied-de-nez au reste du Népal. Modèle à bien des niveaux, la petite ville est propre, très bien entretenue et est, parait-il, un exemple de transparence et d’honnêteté. Une bien belle façon de clore ce chapitre et de mettre un point final au Népal.

De ce passage au Népal, nous retiendrons du bon et du moins bon. Les paysages exceptionnels qui nous incitent à revenir rapidement sont nuancés par les déchetteries en plein air qui fleurissent un peu partout et nous n’oublierons pas que les népalais, si gentils, dévoués et attentionnés, toujours enclins à sourire manquent cruellement d’éducation – et particulièrement d’éducation écologique – pour être à la hauteur du patrimoine qu’ils ont à sauvegarder.

Benjamin, Quentin & Kévin

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