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L'accueil des Kiwis

  • Benjamin
  • 24 févr. 2018
  • 5 min de lecture

Après la blessure de Kévin, nous avons fait du stop depuis St Arnaud jusqu’à Nelson pour prendre un peu de repos et soigner sa cheville. Nous avons évidemment dû changer nos plans, car continuer le trek n’était pas envisageable. En réfléchissant un peu, nos vieux souvenirs d’Irlande ont refait surface et l’idée nous vint d’aller à la rencontre des Kiwis en sonnant à leur porte. Le concept est assez simple, nous demandons à planter notre tente dans leur jardin en échange de quoi nous leur proposons notre aide pour des travaux quelconques ou de leur cuisiner des crêpes (succès garanti). Nous avons expérimenté cette idée à Anakiwa chez John et Rikki, deux personnes adorables qui nous ont prêté des kayaks pour naviguer dans les fjords, et offert de dormir dans une superbe caravane.


Petit paradis chez John et Rikki


Le moyen de transport que nous avons privilégié est le stop, pratique, peu onéreux et cela permet de rencontrer les locaux qui ont souvent de bons conseils à donner. De plus, l’île du sud néo-zélandaise est mal desservie et les transports en commun sont très chers. Equipé d’un tableau Velléda nous nous lançons sur les routes pour vivre cette nouvelle expérience.


Garder le sourire quand on fait du stop, c’est primordial (même quand il pleut)


Par chance, le premier jour, nous rencontrons Faiza (une française) qui nous conduit directement à Wharariki Beach et au Farewell Spit où nous faisons l’un des plus beaux campings sauvages de notre vie. Des bébés otaries jouent dans l’eau aux pieds des rochers, un soleil magnifique illumine la plage et ses arches de pierre qui lui donnent des allures de bout du monde. En redescendant vers le sud, nous faisons étape à Takaka, petit village tranquille que quelques échoppes colorées et le marché fermier local transforment en un lieu agréable et calme. Nous demandons à une vielle dame de planter notre tente dans son jardin, et elle nous offre en plus de son pré, des toilettes et une salle de bain privées pour la nuit. « Quelle chance » pensons-nous. Un regroupement de backpackers et de vagabonds est établi au bord d’une rivière à une centaine de mètres et en voyant notre tente, ils nous interpellent pour nous dire que c’est interdit de camper là, que les gens de Takaka n’aiment pas les voyageurs etc… Cependant, contrairement à eux, nous demandons la permission de séjourner chez les gens, dans les endroits où ils vivent, pour nous c’est la moindre des choses.


Camping sauvage à Wharariki Beach


Le lendemain matin, nous rencontrons une conductrice très amicale qui nous conseille de nous arrêter dans le petit village de Murchison dans la campagne néo-zélandaise. Nous étions loin de nous attendre à rencontrer des personnes aussi gentilles et généreuses que Cameron et sa femme Daisy. Nous cherchions un jardin, comme à notre habitude, et Cameron nous offrit un bus aménagé entouré de fleurs colorées, d’abeilles et d’arbres fruitiers. Rien de mieux pour passer le jour de pluie prévu pour le lendemain. Sa maison possède un vaste verger qui donne sur une rivière et des chaînes de montagnes magnifiques. Un petit bout de paradis, où les douches se prennent dans l’eau vive et où on peut ramasser des pommes et des mûres dans la nature. Nous passons 3 jours chez Cameron, l’aidant à transporter du bois pour l’hiver et à réorganiser son garage (sacré chantier). Nous partagerons nos repas, un coup des hamburgers à la venaison, un coup des crêpes au miel et à la confiture de myrtilles. Nous sommes très chaleureusement accueillis par sa femme et leur petite fille Franky. Il nous a fait découvrir sa région et ses amis, c’est un séjour que nous ne sommes pas prêt d’oublier. Loin des circuits touristiques mais au plus près de la Nouvelle-Zélande. Cependant, rien n’est plus surprenant que la confiance mutuelle qui s’établit naturellement et presque instantanément entre nous. Un jour, ils laissent la maison ouverte sans surveillance, comme si nous étions des amis de longue date. Le jour de notre départ, Cameron nous dépose à l’intersection qui nous mènera à Westport et nous salut en nous offrant un pot de son miel…


Notre belle maison à Murchison, merci Cameron !


A Westport, nous avons l’ambition de rouler jusqu’à Karamea, un village assez éloigné et isolé de la côte ouest. Paul nous ramasse sur la route, et après avoir discuté un moment, il nous invite à prendre un thé chez lui et sa femme Kristi. Ils habitent une petite maison dans le village d’Hector, au bord de l’océan. Une terrasse abritée, décorée de bois flotté, de verres polis et de coquillages, donne sur un petit salon en bois où trône un poêle pour les longs jours d’hivers. Paul discute un peu avec sa femme, et d’un commun accord, ils nous invitent chez eux quand nous reviendrons de notre excursion dans le Heaphy track, de la plage de Kohaihai et d’Opara Arch. Les deux jours que nous passons sur cette immense plage déserte, où les forêts luxuriantes descendent dans l’océan, sont merveilleux. Les couchers de soleils qui embrasent l’horizon n’ont d’égal que le ciel étoilé que nous admirons à côté d’un feu qui crépite sous les assauts du vent.


On est bien au coin du feu sur Kohaihai Beach


Sur le chemin du retour, nous passons 3 jours chez Paul et Krisiti, à partager des gâteaux, du thé et des crêpes. Leur mode de vie fort étonnant nous laisse pensif. Quand ils ont besoin d’argent, ils travaillent et quand ils n’en ont pas besoin, ils profitent de la vie et de leur belle maison. Ils nous offrent de dormir dans l’ancienne chambre de leur fille et nous ouvrent leur maison. Les journées sont tranquilles et reposantes, ponctuées de surprise que nous font partager nos hôtes. Paul nous ramène à Westport le matin où nous décidons de partir et nous rappelle que nous serons toujours les bienvenus chez lui.


La petite maison dans la forêt de Paul et Kristi


Nos derniers hôtes pour cette aventure de trois semaines sont Genevieve et Lindsay qui vivent à Christchurch. Alors que nous arrivons dans la plus grande ville de l’Ile du sud et cherchons une auberge, nous n’en trouvons aucune de libre. La nuit va tomber, donc nous décidons de demander l’hospitalité à des Kiwis. Des drapeaux népalais flottent sur le toit d’un pavillon, un signe qui ne trompe pas. Nous passons un moment inoubliable avec nos deux hôtes que nous retournerons voir trois jours plus tard.


Si on m’avait dit que je verrais des drapeaux bouddhistes flotter à Christchurch…


Au moment où j’écris ces lignes, nous avons parcouru près de 1000 km en stop et rencontré beaucoup de Kiwis merveilleux. Je rajouterai ceci, que ce soit des Kiwis ou des touristes qui nous offrent de partager leur voiture, nous n’avons jamais attendu plus de 30 min le pouce en l’air. Pourtant nos visages barbus et nos sacs énormes auraient pu en décourager plus d’un. Nous sommes donc extrêmement reconnaissant aux personnes qui nous permettent de vivre ce que l’on vit.

Constatation édifiante, toutes les personnes qui nous ont aidé jusqu’à présent ont en commun une expérience significative du voyage, soit une ouverture d’esprit considérable qui en font des individus socialement importants. Quand j’ai fait ce constat, il m’est apparu évident que partager notre aventure était nécessaire, car il n’y a rien à perdre à rencontrer les autres. Le monde est plus sympa quand on s’entraide.


Farewell Spit disparait à l’horizon



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