Voyage à travers les siècles : Angkor
- Kinou
- 22 déc. 2017
- 4 min de lecture
La majestueuse cité antique d'Angkor. Joyau retrouvé de l'histoire cambodgienne, de l'histoire humaine. On l'a tous vu, à la télé, au cinéma (Tomb Raider, Deux frères...), sur internet, ou (pour les plus chanceux) en vrai. Pour ceux qui me feraient mentir, ptit recap' :
Construite à partir du IXème siècle, Angkor n'est pas un bâtiment, c'est un ensemble de bâtiments. Au total, le complexe d'Angkor regroupe plus d’une trentaine de temples et autres constructions. Ancienne capitale de l'empire khmer qui a su, un temps, régner sur une grande partie de l'Asie, l’édifice emblématique du complexe est sans aucun doute Angkor Vat.

La vue sur le parc d'Angkor Vat depuis le haut de l'édifice central.
Je ne sais pas pourquoi Angkor m'attirait autant. J'avais vraiment envie d'y passer. Peut-être parce que c'était un des rêves de ma mère et que je tenais à lui rendre un peu du rêve qu'elle m'a aidé à vivre. En tout cas j'attendais impatiemment d'Angkor... Et je n’ai pas été déçu d'Angkor dans son ensemble.
Adossé à ce vestige d'une époque de richesse et de lumière, la ville de Siem Reap a poussée tranquillement. Maintenant c'est une grande ville touristique avec son propre aéroport mais elle n'a pas envahi les lieux classés au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. De notre Guest House, au centre de Siem Reap, il nous faut 40min environ de vélo pour rejoindre Angkor (ajouter jusqu'à 10-15-20 minutes selon les entrées recherchées). Et une fois dedans, il faut se perdre, chercher à remonter le temps pour profiter des lieux.
Je vous le dis tout de suite, Angkor Vat m'a déçu (désolé Maman !). Mais il faut avouer que ça a de la gueule, comme on dit chez nous ! Le passage qui m'a fait le plus me projeter dans le passé, à l'époque où la cité rayonnait par sa puissance, sa richesse et sa culture, a été de monter en haut du bâtiment principal. De là, on a une vue extraordinaire par-dessus les murs d'enceintes sur tout le parc qui s'étend au loin avec ses petits temples que l'on imagine sans peine richement décorés, avec ses étendues vertes qui devaient regorger de vie, d'échange et d'une agitation fébrile mais douce.
Mais Angkor ce n'est pas seulement Angkor Vat et de nombreux temples sont de magnifiques surprises lorsque nous les découvrons. Baphuon, Preah Khan, Ta Prohm... Autant de noms que je garderai longtemps en tête. Ces grosses pierres noires désaxées, maintenues à certains endroits par les puissantes racines d’un arbre qui au fil des siècles s’est réapproprié l’espace qu’on lui avait pris, constituent l’ensemble des temples, toits et piliers inclus. On se perd aisément dans les couloirs solitaires qui donnent sur une jungle à peine contenue par une armée de jardiniers. Sous des lichens blanchâtres et des mousses vertes, des gravures rongées par le temps racontent une histoire révolue. Tout le charme d’Angkor réside dans une observation minutieuse de ses trésors, le grand angle cache beaucoup de ses richesses.

Lien magnifique entre préservation et authenticité.
Mais Népal, Indonésie, Cambodge, même combat. Mes endroits préférés ne sont pas forcément les plus gros, les plus impressionnants ni même les plus anciens, non. Ce sont ceux où je ressens le mieux l'atmosphère du lieu, ceux où je ressens le moins le tourisme de masse, ceux où j'arrive facilement à m'imaginer 10 siècles plus tôt où dans une cité perdue envahit par la jungle. Le monde, et le bruit des masses touristiques, sont vraiment deux choses qui m'empêchent de dire qu'un lieu me touche. Aller voir Angkor Vat ne m’a pas apporté plus qu’une belle photo de carte postale. Angkor Vat était imposant, majestueux mais toute l’atmosphère que je recherchais en venant à Angkor était dissipée par les lignes de bus d’asiatiques qui envahissaient les lieux. Preah Kô n'était ni édifiant, ni éblouissant mais il était authentique, calme et caché du plus grand nombre ! Plus que l'architecture, plus que la taille, plus que l’âge, c’est l'ambiance qui fait un lieu mémorable dont je garderai le souvenir toute ma vie.

Le petit mais digne temple de Preah Kô.
Bon, trêves de tergiversations ! On recentre. Angkor est suffisamment vaste pour offrir quelque chose à aimer à n'importe qui. Il y a du gros, du massif, du petit, de l'étalé, du silencieux, du bruyant, du sauvage, de l'emménagé.... Chacun peut y trouver son compte. Mais il faut savoir que la cité s'étale sur plus de 400 km2 ! Impossible, en 3 jours (62$ par personne pour 3 jours), de tout faire à pied ! La meilleure solution est de louer des vélos à Siem Reap et d'errer, pieds dans les pédales, tête dans le guidon, sur ces bicyclettes cagneuses mais qui font le job ! En 30 minutes, le plus gros d'Angkor peut être traversé.
Un des seuls points noirs de cette petite escapade (outre les cars de touristes qui débarquent sur certains gros sites) c'est les femmes qui tiennent des petites gargotes tout autour des gros sites. Elles sont vraiment beaucoup trop insistantes et même pour quelqu'un de très patient, au bout du 80eme "Coconut sir ? Maybe after when you come back !" je peux vous assurer qu'on ne fait malheureusement plus l'effort de sourire.
Et je tenais aussi à signaler 1) l'incroyable propreté des lieux (honnêtement je m'attendais à un site à "l'asiatique" comme j'avais pu en voir ailleurs) et 2) les efforts qui sont fait pour aménager les sites et les restaurer/maintenir en l'état, sans les dénaturer en utilisant des matériaux comme le bois plutôt que de l'acier par exemple.
J'ai vraiment été ravi d'avoir été à Angkor. J'ai été émerveillé (ça n'aura pas été grâce aux levers et aux couchers de soleil qu'on a pu faire... Foutus nuages !) et j'ai pris la claque que je m'attendais à essuyer. Une bonne chose de faite. J'y reviendrai sans aucun doute (j'ai quelques regrets) dans quelques années !

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